Paris (Paul Verlaine)
Poème lutécien de Popol
Paris n'a de beauté qu'en son histoire,
Mais cette histoire est belle tellement !
La Seine est encaissée absurdement,
Mais son vert clair à lui seul vaut la gloire.
Paris n'a de gaîté que son bagout,
Mais ce bagout, encor qu'assez immonde,
Il fait le tour des langages du monde,
Salant un peu ce trop fade ragoût.
Paris n'a de sagesse que le sombre
Flux de son peuple et de ses factions,
Alors qu'il fait des révolutions
Avec l'Ordre embusqué dans la pénombre.
Paris n'a que sa Fille de charmant
Laquelle n'est au prix de l'Exotique
Que torts gentils et vice peu pratique
Et ce quasi désintéressement.
Paris n'a de bonté que sa légère
Ivresse de désir et de plaisir,
Sans rien de trop que le vague désir
De voir son plaisir égayer son frère.
Paris n'a rien de triste et de cruel
Que le poète annuel ou chronique,
Crevant d'ennui sous l'oeil d'une clinique
Non loin du vieil ouvrier fraternel.
Vive Paris quand même et son histoire
Et son bagout et sa Fille, naïf
Produit d'un art pervers et primitif,
Et meure son poète expiatoire !
Paris n'a de beauté qu'en son histoire,
Mais cette histoire est belle tellement !
La Seine est encaissée absurdement,
Mais son vert clair à lui seul vaut la gloire.
Paris n'a de gaîté que son bagout,
Mais ce bagout, encor qu'assez immonde,
Il fait le tour des langages du monde,
Salant un peu ce trop fade ragoût.
Paris n'a de sagesse que le sombre
Flux de son peuple et de ses factions,
Alors qu'il fait des révolutions
Avec l'Ordre embusqué dans la pénombre.
Paris n'a que sa Fille de charmant
Laquelle n'est au prix de l'Exotique
Que torts gentils et vice peu pratique
Et ce quasi désintéressement.
Paris n'a de bonté que sa légère
Ivresse de désir et de plaisir,
Sans rien de trop que le vague désir
De voir son plaisir égayer son frère.
Paris n'a rien de triste et de cruel
Que le poète annuel ou chronique,
Crevant d'ennui sous l'oeil d'une clinique
Non loin du vieil ouvrier fraternel.
Vive Paris quand même et son histoire
Et son bagout et sa Fille, naïf
Produit d'un art pervers et primitif,
Et meure son poète expiatoire !