Ne vous étonnez point si mon esprit qui passe (Jean de Sponde)
Petit poème baroque, vraiment baroque...
Ne vous étonnez point si mon esprit qui passe
De travail en travail par tant de mouvements,
Depuis qu'il est banni dans ces éloignements,
Tout agile qu'il est ne change point de place.
Ce que vous en voyez, quelque chose qu'il fasse,
Il s'est planté si bien sur si bons fondements,
Qu'il ne voudrait jamais souffrir de changements
Si ce n'est que le feu ne pût changer de place.
Ces deux contraires sont en moi seul arrêtés
Les faibles mouvements, les dures fermetés :
Mais voulez-vous avoir plus claire connaissance
Que mon espoir se meurt et ne se change point ?
Il tournoie à l'entour du point de la constance
Comme le ciel tournoie à l'entour de son point.
Ne vous étonnez point si mon esprit qui passe
De travail en travail par tant de mouvements,
Depuis qu'il est banni dans ces éloignements,
Tout agile qu'il est ne change point de place.
Ce que vous en voyez, quelque chose qu'il fasse,
Il s'est planté si bien sur si bons fondements,
Qu'il ne voudrait jamais souffrir de changements
Si ce n'est que le feu ne pût changer de place.
Ces deux contraires sont en moi seul arrêtés
Les faibles mouvements, les dures fermetés :
Mais voulez-vous avoir plus claire connaissance
Que mon espoir se meurt et ne se change point ?
Il tournoie à l'entour du point de la constance
Comme le ciel tournoie à l'entour de son point.