lundi 9 juillet 2007

Age d'or (Arthur Rimbaud)

Quelqu'une des voix

Toujours angélique

- Il s'agit de moi, -

Vertement s'explique :

Ces mille questions

Qui se ramifient

N'amènent, au fond,

Qu'ivresse et folie ;

Reconnais ce tour

Si gai, si facile :

Ce n'est qu'onde, flore,

Et c'est ta famille !

Puis elle chante. Ô

Si gai, si facile,

Et visible à l'oeil nu...

- Je chante avec elle, -

Reconnais ce tour

Si gai, si facile,

Ce n'est qu'onde, flore,

Et c'est ta famille !... etc...

Et puis une voix

- Est-elle angélique ! -

Il s'agit de moi,

Vertement s'explique ;

Et chante à l'instant

En soeur des haleines :

D'un ton Allemand,

Mais ardente et pleine :

Le monde est vicieux ;

Si cela t'étonne !

Vis et laisse au feu

L'obscure infortune.

Ô ! joli château !

Que ta vie est claire !

De quel Age es-tu,

Nature princière

De notre grand frère ! etc...

Je chante aussi, moi :

Multiples soeurs ! voix

Pas du tout publiques !

Environnez-moi

De gloire pudique... etc...