samedi 14 juillet 2007

La vieille femme de la Lune (Sabine Sicaud)

On a beaucoup parlé dans la chambre, ce soir.

Couché, bordé, la lune entrant par la fenêtre,

On évoque à travers un somnolent bien-être,

La vieille qui, là-haut, porte son fagot noir.

Qu'elle doit être lasse et qu'on voudrait connaître

Le crime pour lequel nous pouvons tous la voir

Au long des claires nuits cheminer sans espoir !

Pauvre vieille si vieille, est-ce un vol de bois mort

Qui courbe son vieux dos sur la planète ronde ?

Elle a très froid, qui sait, quand le vent souffle fort.

Va-t-elle donc marcher jusqu'à la fin du monde ?

Et pourquoi dans le ciel la traîner jusqu'au jour !

On dort... Nous fermerons les yeux à double tour...

Lune, laisse-la donc s'asseoir une seconde.