samedi 30 août 2008

De ce qu'on ne voit plus qu'une vague campagne (Joachim du Bellay)

En cette fin de mois d'août, sur la carte du comptoir des vers, un poème campagnard de Joachim du Bellay qui chanta si bien le bonheur d'Ulysse.

Le comptoir des vers et sa carte semblent définitivement en panne d'Arthur Rimbaud (Voyelles, Sensations, Ma Bohème, Chanson de la plus haute tour, le Dormeur du Val, Vénus Anadyomène, Mes petites amoureuses ...) et de Guillaume Apollinaire (
Pont Mirabeau, Nuit Rhénane, l'Adieu ...).

De ce qu'on ne voit plus qu'une vague campagne

Où tout l'orgueil du monde on a vu quelquefois,

Tu n'en es pas coupable, ô quiconque tu sois

Que le Tigre et le Nil, Gange et Euphrate baigne :

Coupables n'en sont pas l'Afrique ni l'Espagne,

Ni ce peuple qui tient les rivages anglais,

Ni ce brave soldat qui boit le Rhin gaulois,

Ni cet autre guerrier, nourrisson d'Allemagne.

Tu en es seule cause, ô civile fureur,

Qui semant par les champs l'émathienne horreur,

Armas le propre gendre encontre son beau-père :

Afin qu'étant venue à son degré plus haut,

La Romaine grandeur, trop longuement prospère,

Se vît ruer à bas d'un plus horrible saut.