samedi 18 octobre 2008

A Louise d'or, reine ... (Gérard de Nerval)

La carte du comptoir des vers insiste dans le filon de Gérard de Nerval pour compléter sa série sur la matière première du poème le pied .
Ici, le poète neuresthénique nous fournit un poème incompréhensible et mythologique, heureusement fort court, qui, tous comptes faits, ne dépare pas
Antéros, Madame Aguado, Résignation, Gaieté, Fantaisie ou Pensée de Byron.

La carte du comptoir des vers profite de cet intermède Nerval pour laisser tranquille Arthur Rimbaud et Voyelles, Sensations, Ma Bohème, Chanson de la plus haute tour, le Dormeur du Val, le Bateau Ivre, Vénus Anadyomène, Petites amoureuses et l'Orgie parisienne.
Et aucun
Guillaume Apollinaire (le Pont Mirabeau, Nuit Rhénane, l'Adieu ...) dans le viseur ...


Le vieux père en tremblant ébranlait l'univers.

Isis, la mère enfin se leva sur sa couche,

Fit un geste de haine à son époux farouche,

Et l'ardeur d'autrefois brilla dans ses yeux verts.

"Regardez-le ! dit-elle, il dort, ce vieux pervers,

Tous les frimas du monde ont passé par sa bouche,

Prenez garde à son pied, éteignez son oeil louche,

C'est le roi des volcans et le Dieu des hivers !

"L'aigle a déjà passé : Napoléon m'appelle ;

J'ai revêtu pour lui la robe de Cybèle,

C'est mon époux Hermès et mon frère Osiris...",

La Déesse avait fui sur sa conque dorée ;

La mer nous renvoyait son image adorée

Et les cieux rayonnaient sous l'écharpe d'Iris !