dimanche 19 octobre 2008

A J. Y. Colonna (Gérard de Nerval)

La carte du comptoir des vers joue les opiniatres avec ce gisement de Gérard de Nerval qui compléte sa série sur la matière première du poème le pied .
Cet opus, dans la lignée de
Antéros, Madame Aguado, Résignation, Louise d'or reine, Gaieté, Fantaisie ou Pensée de Byron, illustre assez bien le talent limité de ce poète neurasthénique.

La carte du comptoir des vers profite de cet intermède poussif consacré à Nerval pour laisser reposer Arthur Rimbaud et Voyelles, Sensations, Ma Bohème, Chanson de la plus haute tour, le Dormeur du Val, le Bateau Ivre, Vénus Anadyomène, Petites amoureuses et l'Orgie parisienne.
Et toujours aucun
Guillaume Apollinaire (le Pont Mirabeau, Nuit Rhénane, l'Adieu ...) sur le radar ...


La connais-tu, Daphné, cette vieille romance

Au pied du sycomore... ou sous les mûriers blancs,

Sous l'olivier plaintif, ou les saules tremblants,

Cette chanson d'amour, qui toujours recommence ?

Reconnais-tu le Temple au péristyle immense,

Et les citrons amers où s'imprimaient tes dents,

Et la grotte fatale aux hôtes imprudents

Où du serpent vaincu dort la vieille semence ?

Sais-tu pourquoi, là-bas, le volcan s'est rouvert ?

C'est qu'un jour nous l'avions touché d'un pied agile,

Et de sa poudre au loin l'horizon s'est couvert !

Depuis qu'un Duc Normand brisa vos dieux d'argile,

Toujours sous le palmier du tombeau de Virgile

Le pâle hortensia s'unit au laurier vert.