mardi 24 février 2009

Le Cheval s'étant voulu venger du Cerf (fable - Jean de la Fontaine)

La carte du comptoir des vers cherche à limiter une pénurie peu compréhensible de fables de Jean de la Fontaine avec ce cheval bizarre voulant venir à bout d'un cerf.

La carte du comptoir des poésies, sans commentaire, vous propose aussi d'essayer ses autres classiques :

- Guillaume Apollinaire : le Pont Mirabeau, l'adieu, nuit rhénane, le chef de section, nocturne, ô naturel désir, Marizibill, l'émigrant de Landor Road, le vigneron champenois, chant de l'horizon en Champagne, acousmate, la Victoire, à l'Italie, Annie, dans l'abri-caverne, à la Santé

- Joachim du Bellay : heureux qui comme Ulysse, cent fois plus qu'à louer on se plaît à médire, au fleuve de Loire, à Madame Marguerite d'écrire en sa langue

- Arthur Rimbaud : le bateau ivre, le dormeur du val, voyelles, sensations, chanson de la plus haute tour, ma Bohème, Vénus Anadyomène, l'homme juste, petites amoureuses, première soirée, aube, au cabaret vert (cinq heures du soir), Michel et Christine, les douaniers, Marine, les mains de Jeanne-Marie, les assis, soleil et chair, tête de faune, à la musique, chant de guerre parisien, mouvement, jeune ménage, age d'or, ô saisons ô chateaux, les étrennes des orphelins, Bruxelles, l'orgie parisienne, les pauvres à l'église

- Charles Baudelaire : l'albatros, les bijoux, toute entière, je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre (prélude à Sarah), une martyre, à une dame créole, j'aime le souvenir de ces époques nues, une mendiante rousse, confession, les ténèbres, "j'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans", quand le ciel bas et lours pèse comme un couvercle, le soleil, à celle qui est trop gaie, correspondances, le chat

- Edmond Rostand : tirade des nez de Cyrano de Bergerac, sept moyens de monter dans la Lune (Cyrano de Bergerac), petit chat, l'hymne au soleil, rois mages, nénuphars

- Louis Aragon : l'étrangère, que serais-je sans toi ?, est-ce ainsi que les hommes vivent ?, l'affiche rouge, chambre garnie, chambres d'un moment, nous dormirons ensemble, la rose et le réséda, un jour un jour, Charlot mystique, Elsa, Elsa au miroir, les mains d'Elsa, la belle italienne, j'arrive où je suis étranger, Santa Espina, les yeux d'Elsa

- José Maria de Heredia : les conquérants, le vitrail, soir de bataille, le voeu, le tepidarium, la belle viole, fleurs de feu, l'esclave, Tranquillus

- Et bien entendu, le très long et très kitsch poème acadien de H.W. Longfellow Evangéline


De tout temps les Chevaux ne sont nés pour les hommes.

Lorsque le genre humain de gland se contentait,

Ane, Cheval, et Mule, aux forêts habitaient,

Et l'on ne voyait point, comme au siècle où nous sommes,

Tant de selles et tant de bâts,

Tant de harnois pour les combats,

Tant de chaises, tant de carrosses,

Comme aussi ne voyait-on pas

Tant de festins et tant de noces.

Or un Cheval eut alors différent

Avec un Cerf plein de vitesse,

Et ne pouvant l'attraper en courant,

Il eut recours à l'Homme, implora son adresse.

L'Homme lui mit un frein, lui sauta sur le dos,

Ne lui donna point de repos

Que le Cerf ne fût pris, et n'y laissât la vie ;

Et cela fait, le Cheval remercie

L'Homme son bienfaiteur, disant : Je suis à vous ;

Adieu. Je m'en retourne en mon séjour sauvage.

Non pas cela, dit l'Homme ; il fait meilleur chez nous :

Je vois trop quel est votre usage.

Demeurez donc ; vous serez bien traité.

Et jusqu'au ventre en la litière.

Hélas ! Que sert la bonne chère

Quand on n'a pas la liberté ?

Le Cheval s'aperçut qu'il avait fait folie ;

Mais il n'était plus temps : déjà son écurie

Etait prête et toute bâtie.

Il y mourut en traînant son lien.

Sage s'il eût remis une légère offense.

Quel que soit le plaisir que cause la vengeance,

C'est l'acheter trop cher, que l'acheter d'un bien

Sans qui les autres ne sont rien.