Jeune ménage (Arthur Rimbaud)
La carte du comptoir des vers propose aujourd'hui un Rimbaud matrimonial.
La carte du comptoir des poésies, sans aucun autre commentaire, suggère de surcroît de parcourir ses "classiques" proposés en bas de ce poème.
La chambre est ouverte au ciel bleu-turquin ;
Pas de place : des coffrets et des huches !
Dehors le mur est plein d'aristoloches
Où vibrent les gencives des lutins.
Que ce sont bien intrigues de génies
Cette dépense et ces désordres vains !
C'est la fée africaine qui fournit
La mûre, et les résilles dans les coins.
Plusieurs entrent, marraines mécontentes,
En pans de lumière dans les buffets,
Puis y restent ! Le ménage s'absente
Peu sérieusement, et rien ne se fait.
Le marié a le vent qui le floue
Pendant son absence, ici, tout le temps.
Même des esprits des eaux, malfaisants
Entrent vaguer aux sphères de l'alcôve.
La nuit, l'amie oh ! La lune de miel
Cueillera leur sourire et remplira
De mille bandeaux de cuivre le ciel.
Puis ils auront affaire au malin rat.
S'il n'arrive pas un feu follet blême,
Comme un coup de fusil, après des vêpres.
Ô spectres saints et blancs de Bethléem,
Charmez plutôt le bleu de leur fenêtre !
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Les "classiques" de la carte du comptoir des vers :
- D'autres Arthur Rimbaud : le bateau ivre, le dormeur du val, voyelles, sensations, Vénus Anadyomène, chant de guerre parisien, soleil et chair, chanson de la plus haute tour, les étrennes des orphelins, l'homme juste, petites amoureuses, première soirée, aube, au cabaret vert (cinq heures du soir), ma Bohème, les douaniers, Michel et Christine, Marine, les mains de Jeanne-Marie, les assis, tête de faune, à la musique, mouvement, age d'or, ô saisons ô chateaux, Bruxelles, l'orgie parisienne, jeune ménage, les pauvres à l'église
- José Maria de Heredia : les conquérants ("comme un vol de gerfauts hors du charnier natal"), le tepidarium, l'esclave, le vitrail, soir de bataille, le voeu, la belle viole, fleurs de feu, Tranquillus, le bain
- Edmond Rostand : tirade des nez de Cyrano de Bergerac, sept moyens de monter dans la Lune (Cyrano de Bergerac), petit chat, rois mages, l'hymne au soleil, nénuphars
- Charles Baudelaire : l'albatros, les bijoux, je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre (prélude à Sarah), "j'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans", à celle qui est trop gaie, correspondances, le soleil, toute entière, une martyre, à une dame créole, j'aime le souvenir de ces époques nues, une mendiante rousse, confession, les ténèbres, quand le ciel bas et lours pèse comme un couvercle, le chat
- Joachim du Bellay : heureux qui comme Ulysse, au fleuve de Loire, cent fois plus qu'à louer on se plaît à médire, à Madame Marguerite d'écrire en sa langue
- Louis Aragon : l'étrangère, que serais-je sans toi ?, est-ce ainsi que les hommes vivent ?, un jour un jour, l'affiche rouge, la belle italienne, Santa Espina, chambre garnie, chambres d'un moment, nous dormirons ensemble, la rose et le réséda, Charlot mystique, Elsa, Elsa au miroir, les mains d'Elsa, j'arrive où je suis étranger, les yeux d'Elsa
- Guillaume Apollinaire : le Pont Mirabeau, l'adieu, nuit rhénane, acousmate, nocturne, le vigneron champenois, le chef de section, chant de l'horizon en Champagne, la Victoire, ô naturel désir, à l'Italie, Annie, Marizibill, dans l'abri-caverne, l'émigrant de Landor Road, à la Santé
- Et, bien entendu, le kitschissime poème acadien de H.W. Longfellow Evangéline