Premières feuilles (Sabine Sicaud)
La carte du comptoir des vers persiste dans la publication des poèmes de Sabine Sicaud, poétesse précoce et méconnue, terrassée à l'age de 15 ans en 1928.
Pour en savoir plus sur Sabine Sicaud, rendez vous sur le site qui lui est consacré.
La carte du comptoir des poésies, sans autre commentaire, suggère aussi ses "classiques" en bas de ce poème.
Vous vous tendez vers moi, vertes petites mains des arbres,
Vertes petites mains des arbres du chemin.
Pendant que les vieux murs un peu plus se délabrent,
Que les vieilles maisons montrent leurs plaies,
Vous vous tendez vers moi, bourgeons des haies,
Verts petits doigts.
Petits doigts en coquilles,
Petits doigts jeunes, lumineux, pressés de vivre,
Par-dessus les vieux murs vous vous tendez vers nous.
Le vieux mur dit : "Gare au vent fou,
Gare au soleil trop vif, gare aux nuits qui scintillent,
Gare à la chèvre, à la chenille,
Gare à la vie, ô petits doigts !
Verts petits doigts griffus, bourrus et tendres,
Vous sentez bien pourquoi
Les vieux murs, ce matin, ont la voix de Cassandre.
Petits doigts en papier de soie,
Petits doigts de velours ou d'émail qui chatoie,
Vous savez bien pourquoi
Vous n'écouterez pas les murs couleur de cendre ...
Frêles éventails verts, mains du prochain été,
Nous sentons bien pourquoi vous n'écoutez
Ni les vieux murs, ni les toits qui s'affaissent ;
Nous savons bien pourquoi
Par-dessus les vieux murs, de tous vos petits doigts,
Vous faites signe à la jeunesse !
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Les "classiques" de la carte du comptoir des vers :
- D'autres Sabine Sicaud : douleur je vous déteste, jour de fièvre, la vieille femme de la Lune, vous parler ?, premières feuilles
- José Maria de Heredia : les conquérants ("comme un vol de gerfauts hors du charnier natal"), le tepidarium, le vitrail, l'esclave, soir de bataille, le voeu, la belle viole, fleurs de feu, Tranquillus, le bain
- Arthur Rimbaud : le bateau ivre, le dormeur du val, voyelles, sensations, Vénus Anadyomène, chant de guerre parisien, première soirée, aube, soleil et chair, chanson de la plus haute tour, les étrennes des orphelins, l'homme juste, Marine, petites amoureuses, au cabaret vert (cinq heures du soir), ma Bohème, les douaniers, Michel et Christine, les mains de Jeanne-Marie, les assis, tête de faune, à la musique, mouvement, age d'or, ô saisons ô chateaux, Bruxelles, l'orgie parisienne, jeune ménage, les pauvres à l'église
- Charles Baudelaire : l'albatros, les bijoux, à une dame créole, j'aime le souvenir de ces époques nues, je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre (prélude à Sarah), correspondances, "j'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans", à celle qui est trop gaie, le soleil, toute entière, une martyre, une mendiante rousse, confession, les ténèbres, quand le ciel bas et lours pèse comme un couvercle, le chat
- Joachim du Bellay : heureux qui comme Ulysse, au fleuve de Loire, cent fois plus qu'à louer on se plaît à médire, à Madame Marguerite d'écrire en sa langue
- Louis Aragon : l'étrangère, que serais-je sans toi ?, est-ce ainsi que les hommes vivent ?, un jour un jour, l'affiche rouge, la belle italienne, la rose et le réséda, Santa Espina, chambre garnie, chambres d'un moment, nous dormirons ensemble, Charlot mystique, Elsa, Elsa au miroir, les mains d'Elsa, j'arrive où je suis étranger, les yeux d'Elsa
- Edmond Rostand : tirade des nez de Cyrano de Bergerac, sept moyens de monter dans la Lune (Cyrano de Bergerac), petit chat, l'hymne au soleil, rois mages, nénuphars
- Guillaume Apollinaire : le Pont Mirabeau, l'adieu, nuit rhénane, acousmate, le chef de section, la Victoire, nocturne, le vigneron champenois, chant de l'horizon en Champagne, ô naturel désir, à l'Italie, Annie, Marizibill, dans l'abri-caverne, l'émigrant de Landor Road, à la Santé
- Et, bien entendu, le kitschissime poème acadien de H.W. Longfellow Evangéline