mardi 7 avril 2009

Les nymphes (Jean Lorrain)

La carte du comptoir fournit aujourd'hui un poème mythologique et prudemment érotique (et aussi hymne au shampoing) d'un certain Jean Lorrain.

La carte du comptoir des poésies, sans plus de commentaires ou d'explications, propose aussi ses "classiques" en bas de cette oeuvre.


Toi, tu dois les aimer, les grands ciels de septembre,

Profonds, brûlants d'or vierge et trempés d'outremer.

Où dans leurs cheveux roux les naïades d'Henner

Tendent éperdument leur buste qui se cambre.

La saveur d'un fruit mûr et la chaleur de l'ambre

Vivent dans la souplesse et l'éclat de leur chair,

Et le désir de mordre est dans leur regard clair,

Dans l'étirement âpre et lassé de leur membre.

Leur prunelle verdâtre, où nagent assombris

Le reflet de la source et le bleu des iris,

A le calme accablant des lentes attirances.

On rêve des baisers qui seraient des souffrances,

Des hymens énervants et longs, les reins taris ...

Ô nymphe, ô source antique aux froides transparences !


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Les "classiques" de la
carte du comptoir des vers :


- Edmond Rostand : tirade des nez de Cyrano de Bergerac, sept moyens de monter dans la Lune (Cyrano de Bergerac), petit chat, l'hymne au soleil, rois mages, nénuphars

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Charles Baudelaire : l'albatros, les bijoux, quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle, "j'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans", les ténèbres, je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre (prélude à Sarah), une martyre, correspondances, à celle qui est trop gaie, à une dame créole, le soleil, toute entière, j'aime le souvenir de ces époques nues, une mendiante rousse, confession, le chat

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Joachim du Bellay : heureux qui comme Ulysse, cent fois plus qu'à louer on se plaît à médire, au fleuve de Loire, à Madame Marguerite d'écrire en sa langue

- Guillaume Apollinaire : le Pont Mirabeau, l'adieu, nuit rhénane, acousmate, Annie, Marizibill, à l'Italie, le chef de section, dans l'abri-caverne, la Victoire, chant de l'horizon en Champagne,nocturne, le vigneron champenois, ô naturel désir, l'émigrant de Landor Road, à la Santé

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José Maria de Heredia : les conquérants ("comme un vol de gerfauts hors du charnier natal"), soir de bataille, l'esclave, le tepidarium, la belle viole, le vitrail, le voeu, fleurs de feu, Tranquillus, le bain

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Sabine Sicaud : douleur je vous déteste, jour de fièvre, vous parler ?, chemins de l'ouest, la vieille femme de la Lune, la solitude, premières feuilles, la grotte des lépreux

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Louis Aragon : l'étrangère, que serais-je sans toi ?, est-ce ainsi que les hommes vivent ?, la rose et le réséda, un jour un jour, nous dormirons ensemble, Santa Espina, l'affiche rouge, la belle italienne, Charlot mystique, chambre garnie, chambres d'un moment,
Elsa, Elsa au miroir, les mains d'Elsa, j'arrive où je suis étranger, les yeux d'Elsa

- Arthur Rimbaud : le bateau ivre, le dormeur du val, voyelles, sensations, ma Bohème, les assis, Vénus Anadyomène, chant de guerre parisien, première soirée, Marine, les douaniers,l'homme juste, les mains de Jeanne-Marie, les étrennes des orphelins, chanson de la plus haute tour, petites amoureuses, aube, soleil et chair, au cabaret vert (cinq heures du soir), Michel et Christine, jeune ménage,tête de faune, à la musique, mouvement, age d'or, ô saisons ô chateaux, Bruxelles, l'orgie parisienne, les pauvres à l'église

- Et, aussi, le totalissime poème acadien de H.W. Longfellow Evangéline