Jolies femmes (Victor Hugo)
"Ces colombes-là vous disent des paroles à faire remuer d'horreur les os des morts ..."
La carte du comptoir a dégotté un poème méconnu de Victor Hugo, non point érotique ou romantique, mais vibrant plaidoyer politique écrit après la chute de la Commune de Paris.
La carte du comptoir des poésies, sans plus de commentaire ou d'explication de texte, suggère aussi de très nombreux "classiques" en bas de ce poème.
On leur fait des sonnets, passables quelquefois ;
On baise cette main qu'elles daignent vous tendre ;
On les suit à l'église, on les admire au bois ;
On redevient Damis, on redevient Clitandre ;
Le bal est leur triomphe, et l'on brigue leur choix ;
On danse, on rit, on cause, et vous pouvez entendre,
Tout en valsant, parmi les luths et les hautbois,
Ces belles gazouiller de leur voix la plus tendre :
- La force est tout ; la guerre est sainte ; l'échafaud
Est bon ; il ne faut pas trop de lumière ; il faut
Bâtir plus de prisons et bâtir moins d'écoles ;
Si Paris bouge, il faut des canons plein les forts.
-Et ces colombes-là vous disent des paroles
A faire remuer d'horreur les os des morts.
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Les "classiques" de la carte du comptoir des vers :
- Victor Hugo : ce siècle avait deux ans, demain dès l'aube, l'an neuf de l'Hegire, les Djinns, à une jeune fille, Hermina, mes poèmes, mon bras pressait ta taille frêle
- Jean de la Fontaine : le loup et l'agneau, le savetier et le financier, le cheval s'étant voulu venger du cerf
- Joachim du Bellay : heureux qui comme Ulysse, cent fois plus qu'à louer on se plaît à médire, au fleuve de Loire, à Madame Marguerite d'écrire en sa langue
- Guillaume Apollinaire : le Pont Mirabeau, l'adieu, nuit rhénane, nocturne, acousmate, dans l'abri-caverne, Annie, Marizibill, le chef de section, à l'Italie, chant de l'horizon en Champagne, le vigneron champenois, ô naturel désir, l'émigrant de Landor Road, la Victoire, à la Santé
- Arthur Rimbaud : le bateau ivre, le dormeur du val, voyelles, sensations, au cabaret vert (cinq heures du soir), petites amoureuses, ma Bohème, aube, soleil et chair, les assis, Vénus Anadyomène, chant de guerre parisien, première soirée, Michel et Christine,Marine, les douaniers, l'homme juste, les mains de Jeanne-Marie, les étrennes des orphelins, chanson de la plus haute tour, jeune ménage,tête de faune, à la musique, mouvement, age d'or, ô saisons ô chateaux, Bruxelles, l'orgie parisienne, les pauvres à l'église
- Edmond Rostand : tirade des nez de Cyrano de Bergerac, sept moyens de monter dans la Lune (Cyrano de Bergerac), petit chat, l'hymne au soleil, rois mages, nénuphars
- Charles Baudelaire : l'albatros, les bijoux, à une dame créole, quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle, "j'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans", je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre (prélude à Sarah), une martyre, correspondances, le soleil, toute entière, j'aime le souvenir de ces époques nues, une mendiante rousse, confession, à celle qui est trop gaie,les ténèbres, le chat
- José Maria de Heredia : les conquérants ("comme un vol de gerfauts hors du charnier natal"), l'esclave, le tepidarium, la belle viole, le vitrail, le voeu, fleurs de feu, soir de bataille, Tranquillus, le bain
- Louis Aragon : l'étrangère, que serais-je sans toi ?, est-ce ainsi que les hommes vivent ?, Santa Espina, la rose et le réséda, un jour un jour, nous dormirons ensemble, l'affiche rouge, la belle italienne, Charlot mystique, chambre garnie, chambres d'un moment, Elsa, Elsa au miroir, les mains d'Elsa, j'arrive où je suis étranger, les yeux d'Elsa
- Sabine Sicaud : douleur je vous déteste, jour de fièvre, la solitude, vous parler ?, chemins de l'ouest, la vieille femme de la Lune, premières feuilles, la grotte des lépreux
- Et, aussi, l'indépassable poème acadien de H.W. Longfellow Evangéline