dimanche 27 septembre 2009

Scève, je me trouvai comme le fils d'Anchise (Joachim du Bellay)

"Je me trouvai comme le fils d'Anchise entrant dans l'Élysée ..."

Malgré un début sarkozien et parisien, c'est un poème touristique et lyonnais que propose ce soir la carte du comptoir.
Son auteur est
Joachim du Bellay, le chantre de l'indépassable "Heureux qui comme Ulysse".
J'espère que ce panégyrique de la ville des Gones aura valu à son auteur une subvention de
l'Office lyonnais du tourisme.

La carte du comptoir des poésies, sans plus de commentaire ou d'explication de texte, rappelle qu'elle suggère en bas de ce poème de très nombreux "classiques" .


Scève, je me trouvai comme le fils d'Anchise

Entrant dans l'Élysée
et sortant des enfers,

Quand après tant de monts de neige tous couverts

Je vis ce beau Lyon, Lyon que tant je prise.

Son étroite longueur, que la Saône divise,

Nourrit mille artisans et peuples tous divers :

Et n'en déplaise à Londres, à Venise et Anvers,

Car Lyon n'est pas moindre en fait de marchandise.

Je m'étonnai d'y avoir passer tant de courriers,

D'y voir tant de banquiers, d'imprimeurs, d'armuriers,

Plus dru que l'on ne voit les fleurs par les prairies.

Mais je m'étonnai plus de la force des ponts

Dessus lesquels on passe, allant delà les monts,

Tant de belles maisons et tant de métairies.

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Les "classiques" de la
carte du comptoir
des vers :

- Joachim du Bellay : heureux qui comme Ulysse, cent fois plus qu'à louer on se plaît à médire, au fleuve de Loire, à Madame Marguerite d'écrire en sa langue

- Victor Hugo : ce siècle avait deux ans, demain dès l'aube, l'an neuf de l'Hegire, les Djinns, Jeanne était au pain sec, à une jeune fille, Hermina, mes poèmes, mon bras pressait ta taille frêle, jolies femmes

- Arthur Rimbaud : le bateau ivre, le dormeur du val, voyelles, sensations, les douaniers, au cabaret vert (cinq heures du soir), petites amoureuses, ma Bohème, aube, soleil et chair, les assis, Vénus Anadyomène, chant de guerre parisien, première soirée, Michel et Christine,Marine, l'homme juste, les mains de Jeanne-Marie, les étrennes des orphelins, chanson de la plus haute tour, jeune ménage,tête de faune, à la musique, mouvement, age d'or, ô saisons ô chateaux, Bruxelles, l'orgie parisienne, les pauvres à l'église

- Jean de la Fontaine : le loup et l'agneau, le savetier et le financier, le cheval s'étant voulu venger du cerf

- Guillaume Apollinaire : le Pont Mirabeau, l'adieu, nuit rhénane, chant de l'horizon en Champagne,le chef de section, à l'Italie, nocturne, acousmate, dans l'abri-caverne, Annie, Marizibill, le vigneron champenois, ô naturel désir, l'émigrant de Landor Road, la Victoire, à la Santé

- Edmond Rostand : tirade des nez de Cyrano de Bergerac, sept moyens de monter dans la Lune (Cyrano de Bergerac), petit chat, l'hymne au soleil, rois mages, nénuphars

- Louis Aragon : l'étrangère, que serais-je sans toi ?, est-ce ainsi que les hommes vivent ?, Santa Espina, la rose et le réséda, un jour un jour, nous dormirons ensemble, l'affiche rouge, la belle italienne, Charlot mystique, chambre garnie, chambres d'un moment, Elsa, Elsa au miroir, les mains d'Elsa, j'arrive où je suis étranger, les yeux d'Elsa

- José Maria de Heredia : les conquérants ("comme un vol de gerfauts hors du charnier natal"), l'esclave, le tepidarium, la belle viole, le vitrail, le voeu, fleurs de feu, soir de bataille, Tranquillus, le bain

- Sabine Sicaud : douleur je vous déteste, jour de fièvre, la solitude, vous parler ?, premières feuilles, chemins de l'ouest, la vieille femme de la Lune, la grotte des lépreux

-
Charles Baudelaire : l'albatros, les bijoux, à une dame créole, quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle, "j'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans", je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre (prélude à Sarah), une martyre, correspondances, le soleil, toute entière, j'aime le souvenir de ces époques nues, une mendiante rousse, confession, à celle qui est trop gaie,les ténèbres, le chat

- Et, aussi, l'indépassable poème acadien de H.W. Longfellow Evangéline