Pauvre Rutebeuf (Rutebeuf - Léo Ferré)
"Que sont mes amis devenus que j'avais de si près tenus ..."
La carte du comptoir des vers suggère un "medley" de poèmes du regretté et moyenâgeux Rutebeuf (ou Ruteboeuf ou Rustebuef) rassemblé par le non mois regretté Léo Ferré .
La carte du comptoir des poésies, sans commentaire ni explication de texte, rappelle à ses lecteurs qu'elle oriente en bas de ce poème vers de très nombreux "classiques" .
Les emporta.
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n'aille à terre
Avec pauvreté qui m'atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d'hiver.
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière.
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte.
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m'était à venir
M'est avenu.
Pauvre sens et pauvre mémoire
M'a Dieu donné le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient le vent m'évente
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta.
Ce sont mes fêtes.
==================================================
Les "classiques" de la carte du comptoir des vers :
- Jean de la Fontaine : le chêne et le roseau, le loup et l'agneau, le savetier et le financier, le corbeau et le renard, le cheval s'étant voulu venger du cerf , le Coche et la Mouche, épitaphe d'un paresseux, la poule aux oeufs d'or
- Edmond Rostand : tirade des nez de Cyrano de Bergerac, sept moyens de monter dans la Lune (Cyrano de Bergerac), petit chat, rois mages, l'hymne au soleil, nénuphars
- Joachim du Bellay : heureux qui comme Ulysse, au fleuve de Loire, Scève je me trouvais comme le fils d'Anchise, cent fois plus qu'à louer on se plaît à médire,à Madame Marguerite d'écrire en sa langue
- Guillaume Apollinaire : le Pont Mirabeau, l'adieu, nuit rhénane, chant de l'horizon en Champagne,le chef de section, à l'Italie, nocturne, acousmate, dans l'abri-caverne, Annie,Marizibill, le vigneron champenois, ô naturel désir, l'émigrant de Landor Road, la Victoire, à la Santé
- Victor Hugo : ce siècle avait deux ans, demain dès l'aube, l'an neuf de l'Hegire, les Djinns, Jeanne était au pain sec, mes poèmes, à une jeune fille, Hermina, mon bras pressait ta taille frêle, jolies femmes
Arthur Rimbaud : le bateau ivre, le dormeur du val, voyelles, sensations, les étrennes des orphelins, les douaniers, au cabaret vert (cinq heures du soir), petites amoureuses, Michel et Christine, ma Bohème, aube, soleil et chair, les assis, Vénus Anadyomène, chant de guerre parisien, première soirée, Marine, l'homme juste, les mains de Jeanne-Marie, chanson de la plus haute tour, jeune ménage,tête de faune, à la musique,mouvement, age d'or, ô saisons ô chateaux, Bruxelles, l'orgie parisienne, les pauvres à l'église
- Charles Baudelaire : l'albatros, les bijoux, à une dame créole, quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle, "j'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans", je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre (prélude à Sarah), une martyre, correspondances, le soleil, toute entière, j'aime le souvenir de ces époques nues, une mendiante rousse, confession, à celle qui est trop gaie,les ténèbres, le chat
- Louis Aragon : l'étrangère, que serais-je sans toi ?, est-ce ainsi que les hommes vivent ?, Santa Espina, la rose et le réséda, les mains d'Elsa, Charlot mystique, un jour un jour, nous dormirons ensemble, l'affiche rouge, la belle italienne, chambre garnie, chambres d'un moment, Elsa, Elsa au miroir, j'arrive où je suis étranger, les yeux d'Elsa
- Sabine Sicaud : douleur je vous déteste, jour de fièvre, la solitude, vous parler ?, premières feuilles, chemins de l'ouest, la vieille femme de la Lune, la grotte des lépreux
- José Maria de Heredia : les conquérants ("comme un vol de gerfauts hors du charnier natal"), l'esclave, le tepidarium, la belle viole, le vitrail, le voeu, fleurs de feu, soir de bataille, Tranquillus, le bain
- Et, aussi, l'impayable poème acadien de H.W. Longfellow Evangéline